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Gironde Entraide Généalogique - Gén éalogie et Hi stoire en Libournais
Anecdotes - Épouvante à Coutras en 1789

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Cet acte inclus dans les registres paroissiaux de Coutras
relate l'épouvante de 1789, vous le trouverez dans le registre 1783-1792 page 079.



A la postérité :

Le trente juillet mil sept cent quatre vingt neuf, les états généraux tenant
et scéants à Versailles -
il y a une épouvante dans tout le païs occasionnée par des bruits vagues
qui ont déterminé cependant Mr Galleau juge de la Roche à écrire
a nos officiers municipaux pour nous demander du secours, dans la
crainte où on étoit à la Roche et dans le païs voisin d'être attaqués
par une troupe de brigands que les uns portaient de six ou dix mille, d'autres
de vingt à trente mille qui metoit tout a feu après avoir pillé et égorgé
ce qui leur résistoit. Sur cette lettre qu'on a reçu vers les quatre
heures après midi par un exprès venu à toute hâte, un des officiers de
police en mon absence et présumant avec raison de mon consentement
s'est déterminé vers cinq heures à faire sonner les cloches et battre le
tocsin pour assembler plutôt le peuple, ce son a été suivi et imité dans
toutes les paroisses et très loin dans le païs durant toute la nuit. Tous
étoit dans la crainte, dans l'allarme et la consternation. Tout ce qui est
capable de combattre et de se défendre s'est rendu sur la place les uns
avec des armes à feu, d'autres des faux manchées droit; d'autres des
fourches de fer. Tous à comprendre le fronsadois, St Emilion, Castillon, Lepuynormand partie
du Périgord qui raproche cette même contrée se rendoient de toute part pour secourir Coutras qu'on croyait exposé au carnage au meutre et au feu. Dans le trouble les habitans des campagnes ont déserté leur champ, laissé leurs bleds, leurs gerbes, et même leurs grains
dans l'aire, leurs bestiaux sans en paraître occupés, exhortés leurs femmes à se sauver avec leurs enfants, les unes se sont cachées dans les bois, les bleds, --. D'autres ont fuy
fort au loin et ne sont revenus que deux jours après le calme. Quelques femmes enceintes saisies de crainte se sont accouchées avant leur terme dans les champs ( entre autre les
deux dont les enfants paroissans baptisés ci-dessus) d'autres accouchées deux ou trois jours auparavant se sont levées et ont fui du village de la campagne pour se rendre ici
espérant y être plus en sécurité, ou ....

Philippe DEVILLE